Quelques semaines après l’arrivée de Claudia Sheinbaum, première femme présidente du Mexique, le pays dévoile une nouvelle stratégie ambitieuse en matière de climat. Dans une interview avec TIME, la secrétaire à l’Environnement, Alicia Bárcena, a détaillé un programme climatique audacieux : expansion de la production d’électricité renouvelable, décarbonisation des entreprises d’État, et investissements dans des solutions basées sur la nature. Ces actions s’inscrivent dans un engagement à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et à soumettre une nouvelle contribution déterminée au niveau national aux Nations Unies avant la prochaine conférence climatique.
L’approche de Sheinbaum, qui a une formation d’ingénieure en énergie et une expérience de contribution aux rapports climatiques de l’ONU, marque un changement radical par rapport à son prédécesseur, Andrés Manuel López Obrador. Ce dernier avait mis l’accent sur la compagnie pétrolière nationale, Pemex, délaissant les initiatives climatiques. Aujourd’hui, Sheinbaum envisage le Mexique comme un leader climatique, susceptible d’influencer non seulement l’Amérique latine, mais aussi la communauté internationale.
Bárcena, ancienne secrétaire des Affaires étrangères et biologiste de formation, apporte une expérience nationale et internationale précieuse dans sa mission environnementale. Elle souligne que le nouveau gouvernement est ouvert aux investissements étrangers, mais seulement à ceux qui génèrent des emplois et protègent l’environnement. Un dialogue récent avec des chefs d’entreprises américaines a réaffirmé cet engagement en faveur des énergies renouvelables et d’une coopération plus étroite avec les États-Unis.
Les Points Clés de la Nouvelle Politique Climatique
- Décarbonisation de Pemex : La production de pétrole sera plafonnée à 1,8 million de barils par jour, contre un pic passé de plus de 3 millions. Pemex, l’une des entreprises les plus émettrices du monde, se concentrera sur la réduction de ses émissions de carbone, signe d’un engagement à aligner les entreprises d’État sur les objectifs climatiques.
- Partenariats avec les États-Unis : Le Mexique prévoit de collaborer avec les États-Unis sur des initiatives climatiques communes, incluant la transition énergétique et la diversification des chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques comme le lithium et le cuivre. Cela permettrait aux États-Unis de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine.
- Développement durable et changement de paradigme : Bárcena prône une nouvelle manière de penser le développement en s’éloignant des politiques extractivistes au profit d’une société plus égalitaire et durable. Elle appelle à intégrer davantage l’environnement dans les processus de décision gouvernementaux, s’éloignant des modèles traditionnels d’exploitation des ressources naturelles.
La nouvelle politique climatique du Mexique présente une opportunité d’investissement intéressante, surtout dans les secteurs des énergies renouvelables et de la technologie durable. La volonté de la nouvelle administration d’ouvrir le marché aux investisseurs étrangers et de favoriser les entreprises respectueuses de l’environnement crée un contexte favorable pour les investissements dans des projets verts.
Pour les investisseurs, le Mexique pourrait représenter une opportunité prometteuse à long terme dans le secteur des énergies renouvelables et de la transition écologique. Cependant, il est conseillé de suivre de près les développements en matière de régulation et de coopération internationale, notamment avec les États-Unis, afin de comprendre comment ces partenariats influenceront le marché.
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