Le 31 octobre 2024, Vogue Business a publié un article soulignant les défis grandissants auxquels le secteur du textile italien fait face en raison des nouvelles réglementations de l’Union européenne en matière de durabilité. Ces réglementations, destinées à renforcer les pratiques responsables dans l’industrie de la mode, imposent des exigences strictes aux fournisseurs italiens, notamment sur la transparence, la traçabilité et la réduction de l’empreinte carbone. Bien que ces mesures soient censées aligner l’industrie sur les objectifs climatiques, elles créent des obstacles financiers et opérationnels considérables pour les entreprises, en particulier pour les petits ateliers artisanaux qui peinent à suivre le rythme.
Certaines entreprises emblématiques, telles que Lanificio Cangioli et Reda, ont exprimé leurs inquiétudes concernant les coûts élevés associés à la conformité aux normes de l’UE, y compris des audits fréquents et des investissements dans des technologies écologiques coûteuses. Ces marques, réputées pour leur engagement dans la fabrication traditionnelle et durable, se trouvent désormais dans une position délicate où les dépenses liées à la durabilité dépassent souvent leurs capacités financières. En outre, plusieurs d’entre elles déplorent le manque de soutien financier des grandes marques pour partager ces coûts supplémentaires, ce qui les pousse à absorber seules les charges liées aux nouvelles réglementations.
Un autre défi réside dans l’incohérence des normes, avec des demandes de transparence et de données qui varient d’un pays à l’autre au sein de l’UE. Cette complexité bureaucratique crée un fardeau supplémentaire pour les entreprises, qui doivent allouer des ressources non seulement pour se conformer aux exigences, mais aussi pour naviguer dans un système de régulation peu harmonisé. Face à ces contraintes, de nombreux fabricants italiens craignent pour leur compétitivité et leur survie dans une industrie de plus en plus dominée par les grandes entreprises disposant de ressources abondantes pour répondre aux normes de durabilité.
L’article de Vogue Business met également en lumière l’appel des fournisseurs italiens pour une approche plus collaborative. Pour eux, un changement durable et significatif exige une coopération étroite avec les grandes marques, ainsi que des partenariats de long terme où les coûts et les responsabilités sont équitablement répartis. Les fabricants espèrent que ces nouvelles règles pourront éventuellement renforcer le prestige et la compétitivité du label « Made in Italy », tout en respectant l’artisanat et les valeurs traditionnelles du pays.
Les nouvelles réglementations européennes imposent des défis majeurs aux fabricants italiens, surtout aux PME qui forment le cœur du label « Made in Italy ». Les investisseurs doivent évaluer attentivement les entreprises qui démontrent une capacité d’adaptation et une stratégie proactive pour gérer ces coûts de conformité. Bien que coûteuses à court terme, ces normes peuvent à long terme offrir un avantage compétitif pour les entreprises capables de répondre aux nouvelles attentes en matière de durabilité. Privilégier les entreprises qui mettent en place des partenariats solides et des pratiques responsables pourrait se révéler payant dans le contexte actuel de l’industrie textile en mutation.
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