Le 26 août 2025, le fonds souverain indonésien Danantara s’est lancé dans un ambitieux partenariat avec le géant chinois du recyclage de batteries GEM, afin de développer un hub de traitement du nickel dans le pays. Cette initiative, soutenue par un budget colossal de 8,3 milliards de dollars mobilisables pour 2025, s’inscrit dans la stratégie d’industrialisation verte de l’Indonésie.
L’accord signifié par un head of agreement établit le cadre d’un district industriel vert, où l’objectif est clair : atteindre une émission nette de carbone zéro. Danantara, en collaboration avec des acteurs comme Vale Indonesia, le coréen EcoPro et Merdeka Copper Gold, vise à ancrer la filière nickel dans une trajectoire écologique.

Créé en février 2025 sur le modèle de Temasek à Singapour, Danantara gère plus de 900 milliards de dollars d’actifs publics. Pour financer ses investissements, il a émis des obligations dites Patriot, à un taux attractif de 2 %, bien inférieur aux obligations d’État. L’ambition est de mobiliser 50 trillions de roupies via ces obligations à moyen terme (5 à 7 ans) d’ici octobre.
Si le projet de hub nickel marque le premier pas de Danantara dans ce secteur, le fonds envisage déjà d’autres investissements stratégiques. Parmi eux : des infrastructures d’accueil pour les pèlerins du Hajj en Arabie saoudite et des projets amont dans le pétrole et le gaz aux États-Unis.
Ce partenariat symbolise l’équilibre que doit atteindre un investissement durable : combiner une exploitation responsable des ressources naturelles avec une vision à long terme pour encourager la décarbonation industrielle. Danantara illustre comment les instruments financiers peuvent fédérer le secteur privé autour d’un projet national. Son exemple montre aussi l’évolution des États à pays producteurs de matières premières, qui cherchent à intégrer la chaîne de valeur via des industries à forte valeur ajoutée et respectueuses de l’environnement.
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